Les techniciens agricoles 2ème année  de la MFR de Puy Sec visitent la méthanisation de Bournezeau en cours de construction ce mardi 4 octobre. Cette unité est portée par la société Technique Biogaz. Nous sommes reçus par Pascal Couturier, ancien élève de la MFR. Il sera responsable de ce site dès sa mise en activité.

La méthanisation, c’est quoi ?

La méthanisation est un procédé biologique naturel de dégradation des matières organiques en absence d’oxygène. Ceci permet de produire du gaz renouvelable : le biogaz. La matière digérée, le digestat, est enrichie en éléments fertilisants.

Le biogaz peut être soit valorisé dans un moteur de cogénération pour produire de l’électricité et de la chaleur. Soit épuré pour produire du biométhane (gaz composé à plus de 97% de méthane), injecté dans le réseau de gaz naturel.

Le site de Bournezeau injectera directement dans le réseau de GRDF et alimentera la Roche sur Yon.

Déroulement de la visite

une première partie en salle

La matinée débute par la visualisation du plan de l’unité de méthanisation et de l’historique de sa construction.

Le projet est né en 2018. Après deux ans de prospection, la méthanisation commencera en février 2023. L’entreprise s’est implantée à Bournezeau. Ainsi, elle profite du secteur de bocage en polyculture élevage. En effet, ils vont utiliser les effluents d’élevage dans un rayon de 10 km ainsi que des couverts. De plus, ils souhaitent intégrer des coproduits de l’industrie (boulangerie, agroalimentaire, restaurant, déchets verts, municipalités environnantes…).

A la découverte du site

Une fois cette introduction faite, nous nous équipons d’un casque et d’un gilet jaune.

Nous allons dans le bâtiment de stockage des intrants. Les agriculteurs après passage au pont bascule viendront déposer leur fumier sur cette plate forme. Le salarié de Technique Biogaz viendra le charger pour le déposer dans la “mélangeuse”. Les intrants seront broyés jusqu’à atteindre 1 à 2 cm pour être ainsi dirigés vers les digesteurs. Le site en compte 3  et  ensuite direction la cuve de stockage. Ensuite le gaz sera épuré des molécules d’eau et de carbone et toutes autres impuretés grâce à des filtrations successives avant de pouvoir rejoindre le réseau GRDF.

L’objectif est de produire 200 m³/h de gaz. A côté de ce gaz sont produits deux types de digestat : un liquide et un solide. Le liquide est stocké dans une lagune avec double bâche. L’objectif étant de pouvoir stocker ce liquide jusqu’à 6 mois afin de pouvoir l’épandre au bon moment (réglementation) et dans de bonnes conditions. Le digestat solide est stocké sur une plateforme dont la gestion dépend du salarié du site qui déplacera ce dernier sur la totalité de la surface.

 Chaque agriculteur actionnaire va ainsi récupérer en valeur N (azote)  la quantité initialement livrée. L’épandage du digestat liquide est sous traité en totalité. Quant au solide, il est livré à l’agriculteur actionnaire qui l’épandra ensuite par ses propres moyens.

Biogaz : l’énergie renouvelable du futur ?

Quel est donc l’intérêt de cette nouvelle énergie ? Il ne s’agit pas d’une énergie fossile. Le gaz naturel est un hydrocarbure, il est extrait du sous-sol où il était piégé depuis des millions d’années. Lorsqu’il est brûlé, il libère du carbone (CO2) supplémentaire dans l’atmosphère.

A l’inverse, le biométhane s’inscrit dans un cycle court sans carbone supplémentaire dans l’atmosphère. Cela fonctionne en circuit fermé. Les agriculteurs trouvent dans les digestats une valeur noble. Ces derniers vont permettre de nourrir les sols et nourrir les plantes implantées. Ce projet est bénéfique pour le territoire : développement économique et écologique en valorisant mieux les effluents agricoles et les matières organiques produites localement.

Nous avons beaucoup apprécié cette visite. M Couturier nous a proposé de se revoir au printemps 2023 pour visiter le site en fonctionnement. De plus, cette visite permettra de rencontrer un agriculteur actionnaire pour avoir son ressenti et parler de son expérience. Vivement notre prochain rendez-vous!

Article rédigé par les Techniciens Agricoles 2ème année.

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