Jour 3, une journée qui s’organise autour de trois visites et rencontres.
Un vignoble sur des terroirs d’une richesse unique
Ce matin nous visitons la cave coopérative du Plaimont à Saint Mont. Nous sommes accueillis par la responsable recherche et développement.
Nous commençons par visiter une vigne un peu spéciale ! Les pieds de vigne ont 150 ans. Ils ont résisté à la maladie phylloxera (un insecte ravageur qui a décimé le vignoble français). Entre les pieds de vigne, ils ont semé de la féverole pour capter l’azote atmosphérique. Ainsi, ils souhaitent diminuer les apports d’engrais chimique.
En 2023, ils passent la totalité des exploitations en HVE (Haute Valeur Environnementale) niveau 3. En 2028 ils veulent passer 20 % des surfaces en agriculture biologique. A ce jour, 10% de la production et du vignoble sont en agriculture biologique. Ensuite, nous nous rendons à la cave coopérative.
Plaimont est devenu le leader des vins du Sud-Ouest en l’espace de quelques dizaines d’années. Son patrimoine végétal (sa parcelle de vignes inscrite aux Monuments Historiques, son conservatoire ampélographique) et son patrimoine bâti (le Château Arricau-Bordes, le Château de Sabazan, le Château Saint-Go, le Monastère de Saint-Mont, le Domaine de Cassaigne…) représentent l’excellence de la production de Plaimont.
Un chai expérimental pour le mois de mai
Ce mois de mai va voir l’ouverture d’un chai expérimental. Un projet d’envergure pour une première utilisation au vendange 2022. Ce chai est un outil innovant, avec un travail gravitaire réalisé de l’entrée du raisin à la vinification. Un large panel de cuves est disponible pour effectuer des expérimentations, des isolements de parcelles et des vinifications de cépages autochtones.
Nous terminons cette visite par la boutique où nous pouvons apprécier certains assemblages et repartir avec un échantillon. Nous pourrons ainsi faire découvrir nos découvertes à nos proches.
Le Gascon est fier et authentique ; il aime partager, échanger sur ce qui fait son identité. Découvrir nos Saint Mont, nos Madiran, nos Pacherenc c’est découvrir l’âme de la Gascogne.
André Dubosc
Repas et repos de rigueur
Retour au gîte, nous partageons des haricots verts et du rôti. Avant l’heure certains font une petite sieste et d’autres se mettent au jeu de cartes. Il est temps Christian nous attend. A 14h20 nous le retrouvons pour découvrir l’exploitation de Jean-Pascal Lafitte
Jean-Pascal Lafitte, ambassadeur du charolais gersois
Jean-Pascal Laffite nous accueille sur son exploitation d’élevage de bovins viande de race Charolaise. Il est passionné de génétique et se rappelle son premier concours en 1970.
L’élevage compte 85 mères. Il a toujours 8 vaches à l’engraissement pour honorer ses demandes de clientèle. Jean-Pascal a souffert de la crise de la COVID. En effet, il a dû réinventer ses débouchés. Anciennement plutôt orienté sur la restauration, aujourd’hui il a contractualisé avec l’E. Leclerc du secteur. Il effectue également de la vente directe et s’est engagé auprès de Bigard récemment. Son objectif est de vendre correctement son produit. Il produit de la viande de qualité et en parle avec passion. Sa maitrise des charges passe par l’alimentation. Il produit sur sa SAU les céréales nécessaires à la fabrication de son aliment : ALIPLUS. Voilà plus de 10 ans qu’il utilise ce procédé. Côté sélection tout son troupeau est inscrit au Herd book. Il a eu de grand succès, son dernier Jackpot superbe taureau de l’élevage
Des veaux ainsi que des broutards qui eux partent en Italie, sortent de l’élevage Laffitte connu « jusqu’à Paris » où il fournit «la bonne viande charolaise made in Gers»
Christian, notre hôte nous conte son histoire
Pour clôturer l’après-midi, Christian nous a raconté son parcours d’agriculteur à Pouydraguin dans le Gers.
Pour rappel, Christian est notre hôte. Nous logeons dans l’ancienne maison de ses parents.
Le gîte, construit en 1840 est une maison gasconne typique. Elle est le reflet d’une époque prospère. Ses aïeux négociants et vignerons ont fait prospérer cette exploitation viticole. A la veille de la première guerre mondiale, ce sont 37 ha en propriété. Malgré de nombreuses épreuves, les femmes de la famille ont réussi à maintenir ce domaine et les parents de Christian ont repris à leur tour ce domaine.
Sur ce territoire ce sont 500 ha de vignes qui existaient avant la crise du phyloxera. 50% de la surface de la commune.
Un peu d’histoire…
En 1946, son père s’est marié et a fait vivre l’exploitation. Il a été le premier propriétaire d’un tracteur aux alentours. En effet, il a été prisonnier de guerre et a ainsi pu bénéficier de la priorité pour l’achat
1973 son père prend la retraite et Christian s’installe et rachète 30 ha et développe la culture de maïs sur l’exploitation avec 40 blondes d’aquitaine. En 1975, ce sont 10 ha de vigne dont 2.5ha de blanc, 1ha de Gascogne et le reste en rouge. Il décide d’arrêter le maïs.
En 1981, il suit M Dubosc et rentre dans la cave de Saint Mont. Un renouveau se crée, il remet en place de la vigne et suit la dynamique et les projections de la coopérative.
Le temps de la retraite arrive en 2008.. C’est aujourd’hui, un jeune hors cadre familial qui travaille ses terres et perpétue la tradition locale. Fait remarquable aujourd’hui sur la commune de Pouydraguin se sont 10 exploitations qui sont encore implantées.
Simplement un très bonne journée qui s’ajoute aux deux précédentes. Merci aux personnes passionnées qui nous ont reçus et ont partagés leurs passions communes : faire de la qualité et promouvoir leur territoire d’exception.
Article rédigé par Baptiste OUVRARD, Nollaig MULLIGAN et Evan BOIZUMAULT.
Très complet 👏